Wilbert Coffin

Le cas de Wilbert Coffin a attiré l'attention des Québécois dans les années 50. Aujourd'hui, il demeure bien des questions à savoir si Wilbert Coffin était bien le responsable des crimes qu'on lui reprochait, même s'il a été pendu pour ces crimes.

En juin 1953, trois américains de la Pennsylvanie arrivent en Gaspésie pour chasser l'ours. Leur famille attend leur retour pour le 15 juin. Ils sont aperçu le 9 juin en Gaspésie. Un mois plus tard, les chercheurs découvrent leur camionnette, puis les trois corps des chasseurs en état de putréfaction avancé. Les soupçons s'arrêtent sur un prospecteur de 40 ans, Wilbert Coffin.

 

L'enquête a aboutit sur le fait que les trois chasseurs étaient tombé en panne avec leur camionnette et que Wilbert Coffin les aurait assisté. Lorsqu'il su qu'il était recherché, Coffin s'est lui-même rendu à la police et donne sa version des faits. Il fut accusé de triple meurtre.

L'enquête a aussi pu déterminer qu'au moment de son arrestation, Coffin, qui était très endetté, a été vu avec ses victimes avec lesquelles il aurait passé des heures, selon ses dires, avant de continuer son travail de prospection. La police a retrouvé des effets personnels des chasseurs chez Coffin, mais n'a jamais retrouvé l'arme du crime. Un policier de la Gaspésie, René Bourdon, affirme lui que Coffin a peut-être bien été un vague complice dans le vol de l'argent et de matériel des chasseurs, mais qu'il n'a pas tué les chasseurs.

Pendant l'enquête, juste avant l'arrestation formelle de Coffin, le capitaine Lucien Marois, de la police provinciale du Québec, recoit un appel de la police de Moncton qui lui dit qu'à la fin du mois de mai, il se trouvait en Gaspésie et qu'il a vu les deux américains avec une jeep jaune, ce qu'avait dit Coffin lors de sa déposition. Or, Coffin était accusé du meurtre de trois américains qui avaient une camionnette. Ceci était suffisant pour reporter les charges contre Coffin et approffondir les recherches, mais il fallait un coupable au plus vite parce que ce cas embarrassait les investisseurs qui avaient peur de venir investir en Gaspésie et les touristes chasseurs. De plus, Coffin était le suspect idéal... il était anglophone, c'était un protestant, il aimait prendre un coup, son arme avait été confisquée en raison de braconnage, il avait une maîtresse et un fils illégitime, quand on sait que sous le règne de Dupplessis, la religion était assez forte, au Québec.

Les enquêteur interrogent la maîtresse de Coffin et retrouvent des objets qui ont appartenus aux chasseurs. Quand ces objets furent présenter à Coffin, ce dernier leur a dit qu'ils lui ont donné un couteau en cadeau par les chasseurs parce qu'il les avait aider, mais il a attendu le retour des chasseurs qui étaient partis chercher de l'aide pour leur camionnette et voyant qu'ils ne revenaient pas, il s'est payé en prenant une paire de jumelle et il insiste qu'il n'a jamais tué personne. Parce qu'il aurait pu voler également une carabine et supposant le cas qu'il les avait tués, il m'aurait certainement pas laissé la carabine sur les lieux.

Les enquêteurs refusent toujours de croire en ce que dit Coffin, ils croient qu'il veut détourner les soupcons, Mais la clé, ils ne l'ont toujours pas: l'arme du crime.

En surveillance par le sergent Bourdon, Coffin lui demande s'il peut voir son frère par simple but d'affaires. Bourdon lui répond que s'il lui dit où il a mit sa carabine, il va lui organiser une rencontre avec son frère. Coffin accepte, lui confie qu'il a caché la carabine près de son camp de chasse dans une toile pour ne pas qu'elle rouille.

Lors de l'enquête du coroner, Coffin a été déclaré coupable du meurtre des trois américains. Son avocat le rassure du fait que tant qu'ils n'auront pas la carabine, ils ne pourront pas accuser de meurtre, que ceci n'était seulement que l'enquête du coroner. Coffin lui avoue qu'il y a une carabine et que le sergent Bourdon est au courant d'où est-ce qu'elle est.

Le lendemain matin, les enquêteurs déclarent que la carabine a disparu de l'endroit qu'avait indiqué Coffin. Il confie à son collègue, Lucien Marois, que l'arme ne pouvait avoir disparu que par l'avocat de Coffin ou par quelqu'un de la famille de Coffin.

Le procès de William Coffin s'ouvre donc le 19 juillet 1954 devant le juge Gérard Lacroix. Il est principalement accusé du meurtre de Richard Lindsay puisqu'en vertu du droit pénal canadien, on ne peut réunir dans un seul procès plusieurs accusations de meurtre.

Durant tout le procès, l'étau se resserre autour de Coffin. Plusieurs témoins viennent déclarer sous serment que Coffin dépensait beaucoup d'argent, particulièrement avec de l'argent américain et que l'argent qu'il dépensait était au-delà supérieure au montant qu'il avait déclaré détenir sur lui lors de son interrogatoire par la police.

Le 6 août 1954, c'est au tour de la défense de présenter ses témoins. Malgré que ses avocats détenaient une bonne soixantaine de témoins à présenter à la cour, ceux-ci jugent plus approprié de ne pas présenter une défense car de cette façon, ça laisse entendre que la Couronne n'a pas de preuves de meurtre, qu'il est donc inutile de présenter une défense. La stratégie échoue et Wilbert Coffin est reconnu coupable de meurtre et condamné à la peine de mort.

Alors qu'il était incarcéré, il taille un pistolet avec l'aide d'un savon, désarme deux des gardiens de la prison et s'évade. Il saute dans un taxi et se sauve. Toute la police de Québec est aussitôt à ses trousses. Coffin demande au taxi de se rendre chez son avocat. L'avocat somme à Coffin de retourner en prison car le seul moyen d'obtenir une commutation de peine ou un sursit, c'est de retourner en prison. Mais Coffin avait peur, il allait être pendu deux semaines plus tard. L'avocat l'assure en disant qu'il aura un autre procès parce qu'il n'y a qu'un seul juge qui s'est prononcé. Coffin écoute les conseils de son avocat et se rend à la police.

Un jour, son avocat lui annonce que sa cause ne sera pas entendu à nouveau. Qu'il devra renoncer au mariage qu'il avait prévu avec son amie, Maureen. Après sept sursis, tous les moyens légaux possibles pour éviter lui éviter la mort avaient été épuisés. Il n'y a plus rien de possible. Coffin, déçu, remercie ses avocats pour leur confiance et leur demande de s'occuper de Maureen, de son fils et des ses parents.

Wilbert Coffin fut pendu à la prison de Bordeaux, à Montréal, dans la nuit du 9 au 10 février 1956. Il avait 41 ans.

Le 8 janvier 1964, le procureur général du Québec annonce la formation du la commission Deschêne pour réouvrir le cas Coffin. La commission conclue que la preuve confirme bel et bien le verdict de culpabilité, mais que des lacunes avaient été commises par les enquêteurs. On a aussi blâmé le ministère public qui n'avait pas remit à la défense tous les éléments du dossier.

Si la culpabilité de Coffin ne semble faire aucun doute aux yeux de la commission Deschêne, il restera toujours des questions sans réponses au sujet de Wilbert Coffin. Si le ministère public a noté un nombre important de circonstances incriminantes, on remarque cependant l'absence de preuve directe. En effet, personne n'a été témoin du meurtre et l'accusé a toujours nié l'avoir commis. D'autant plus qu'il n'y a jamais eu d'arme du crime. Cette cause précise a par ailleurs été un des événements qui ont mené à l'abolition de la peine de mort partout au Canada. Wilbert Coffin fut la dernière personne à subir la peine de mort au Canada.

« Consentir à autrui le pouvoir de vie et de
mort sur soi, ou se croire si au-dessus de
tout qu'on puisse décider du prix de telle ou
telle vie, c'est quitter toute dignité et laisser
le mal devenir une valeur. »
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Michel Quint, extrait d'Effroyable jardin

Titre du film à son sujet: L'affaire Coffin ( son rôle est joué par August Schellenberg)