Jim Garrisson, procureur de la Nouvelle-Orléans, Louisiane

Son enquête

Animé par la Commission Warren qui lui semblait très mal organisée, Jim Garrisson voulait que la vérité soit rendue au peuple américain au sujet de l'assassinat de leur président, un dossier qui dépassait sa juridiction. Mais il devait partir à zéro, trouver des témoins, les interroger, trouver des coupables et leur intenter un procès et les faire condamné. C'était le seul moyen d'invalider la Commission Warren et de réouvrir l'enquête. Garrisson s'entoure des ses meilleurs enquêteurs et avec eux, mène une enquête non publique.

Dans un premier temps, il fallait déterminer les fréquentations du présumé meurtrier, Lee Harvey Oswald afin d'obtenir le maximum d'informations à son sujet. L'équipe Garrisson a vite constaté que le nom qui revenait le plus souvent dans les fréquentations d'Oswald était un certain David Ferrie, qu'il connaissait personnellement. Il l'a convoqué et l'a interrogé. Il demande à Ferrie s'il connaît Lee Harvey Oswald. Ferrie nie. Quand Garrisson a établi que novembre 1963, David Ferrie était en route pour le Texas, ce dernier s'est mis à se contredire plusieurs fois sur une certaine chasse à l'oie qui devait avoir lieu avec des amis, si bien qu'il envoyait Ferrie au FBI pour enquête approfondie. Le FBI le relâche rapidement. Premier échec de l'enquête Garrisson.

En été 1963, Oswald a été vu dans les rues de la Nouvelle-Orléans donner des tractes favorisant Cuba. Une brève échauffourée éclate avec quelques exilés cubains qui le croyait anticastriste. Cette escarmouche en a résulté à une invitation pour un débat télévisé qu'Oswald accepte. Revenons cependant aux tractes. Il y avait l'adresse du 544 rue Camp. Or, sur la rue qui croisait la rue Camp, la rue Lafayette, se trouvait les bureaux du détective privé Guy Bannister, au 531 rue Lafayette. Ces deux adresses étaient du même immeuble, mais deux adresses différentes qui menaient au même endroit. Garrisson connaissait bien Bannister, il déjeunait régulièrement avec lui. Il était impossible par contre d'interroger Bannister, lui qui était décédé d'une crise cardiaque, en juin 1964.

Bannister, un anticommuniste, travaillait dans les services de renseignements de la Marine avant avoir été membre du bureau du FBI de Chicago et à sa retraite, il est venu pratiqué dans le privé, dans la Nouvelle-Orléans. Mais le plus étrange, c'est qu'à proximité de son bureau se trouvait l'ONI, le FBI et la CIA. C'est en endroit plutôt étrange pour un type comme Oswald, qui était reconnu communiste. Un assistante de Bannister, un certain Martin, a confié à Garrisson qu'il avait vu dans les bureaux de Bannister, Lee Harvey Oswald, David Ferrie, plusieurs exilés cubains ainsi qu'un certain Clay Bertrand. Malgré que les bureaux de Bannister soit au coeur du quartier des services secrets de la Nouvelle-Orléans, on y observait fréquemment des déplacements d'armes et de munitions sans que jamais personne n'ait à répondre de ce trafic. Ces armes étaient destinées à un camp de mercenaires que dirigeait Bannister mais dont David Ferrie en était entraîneur et ils travaillaient à s'exercer pour l'opération Mangouste, qui visait à refaire l'invasion de Cuba, que Kennedy avait refusé de faire suite au désastre de la Baie-des-cochons. Garrisson concentrait donc ses recherches sur ce Clay Bertrand, maintenant, et va voir un ami avec qui il a fait son droit, Dean Andrews, un avocat, qui avait déjà eu des communications brèves avec Bertrand.

Andrews lui dit qu'après l'assassinat de Kennedy, Clay Bertrand lui a téléphoner pour lui demander d'assurer la défense d' Oswald, ce qu'il a refusé. Mais s'il s'est contrarié en disant au FBI qu'il avait déjà vu Bertrand et qu'il mesurait 6'2 et qu'à la Commission Warren, il a dit qu'il mesurait 5'8, c'est parce qu'il avait reçu des pressions et que la vérité était qu'il ne savait pas de quoi avait l'air Bertrand, qu'il ne faisait que  lui donner des causes à l'occasion. Mais Garrisson avait les moyens de prouver que Bertrand et Andrews se sont rencontré. Andrews n'a jamais voulu indiquer qui est Bertrand, craignant pour sa vie.

Garrisson trouve une autre personne qui connaît Bertrand. Un certain Willie O'Keefe emprisonné pour prostitution. O'Keefe a admit avoir rencontré Clay Bertrand dans un bar  et Ferrie pour la première fois chez Bertrand et en compagnie d'un autre garçon, ils ont eu entre eux des relations sexuelles. Il a connu Lee Harvey Oswald et plusieurs cubains chez Ferrie alors qu'ils s'y trouvait en compagnie de Bertrand. Il affirme que tous, sauf Oswald, avaient encore fait la fête sexuellement entre eux, ce soir-là. O'Keefe a affirmé aussi qu'il a été question de l'assassinat de Kennedy, que David Ferrie est le cerveau qui a imaginé le tir en position triangulaire. Selon eux, comme Kennedy voulait cesser la guerre froide, reconsidérer la position américaine sur les Russes et comme il refusait d'envahir Cuba et qu'il voulait retirer les troupes américaines en lutte contre le Vietnam communiste, ils en ont donc déduit que Kennedy était lui-même un communiste et c'est la raison pour laquelle il fallait se débarrasser de lui. O'Keefe avait aussi cette vision de Kennedy parce qu'il a déclaré que l'élections serrée qui a permis à Kennedy de l'emporter sur Nixon démontre qu'elles étaient truquées et elles ont privé le pays d'un grand président et que la mort de Kennedy était un très grand jour pour l'histoire des États-Unis. Finalement, au sujet d'Oswald, O'Keefe a dit qu'il n'y était absolument pour rien dans l'assassinat du président.

L'équipe Garrisson n'en fini plus de faire des découvertes. En effet, en 1961, Lee Harvey Oswald, aurait acheté des camions au nom du groupe "Les amis pour la démocratie pour Cuba" qui avait comme haut responsable, Guy Bannister. Ce dernier utilisait donc le nom d'Oswald pour acheter des camions alors que Oswald lui-même, vivait en Russie à cette époque. Le faux Oswald allait régulièrement s'exercer au tir et il adorait tirer sur les cibles des autres. Quand les propriétaires des cibles en questions le surprenait, il s'excusait en disant qu'il était en train d'imaginer qu'il tirait sur John F Kennedy. Il y avait donc maintenant deux Lee Harvey Oswald. Jim Garrisson a trouvé interprété ces détails comme quoi la Commission Warren a tout mis en oeuvre pour faire passer Oswald comme un communiste. Et ça se tient, parce que comme le président avait l'air à vouloir cesser la friction avec les communistes, le fait qu'il soit abattu par un communiste aurait fait resurgir la fièvre gouvernementale de combattre le communisme en Russie, à Cuba et au Vietnam.

On sait qu'Oswald a quitté les Marines sous prétexte que sa mère était malade. Trois jours plus tard, il s'envole pour la Russie où il avait un amour pour la vie socialiste. Là-bas, il disparaît 10 semaines, probablement avec le KGB. Il mène la grande vie, a des aventures avec des femmes à plusieurs occasions. Il rencontre beaucoup de personnes qui trouve étrange un américain qui choisir devenir citoyen russe. Il rencontre une femme, Marina, qui, six semaines plus tard, devenait sa femme et un an plus tard, ils ont un premier enfant, une fille. On présume que si Oswald menait la grande vie en Russie, c'est parce qu'il a vendu des secrets de la Marines aux russes. Parce que six mois après son arrivée, un appareil U-2 réputé non repérable piloté par un certain Gary Powers est abattu au-dessus de la Russie. Il soutien que Oswald devait certainement pu donner assez de détail aux russes pour leur permettre de l'abattre. C'est cet événement qui a fait couler le sommet de la paix entre le président Eisenhower et Kroutchev. On a commencé alors à penser que certains généraux de l'armée ne voulaient pas de cette paix et que Lee Harvey Oswald était un rouage dans le projet de faire saboter ce sommet. Lorsque Oswald revient au pays, le ministère des affaires extérieures lui délivre un passeport en 48 heures, il n'est aucunement interrogé et ne subit aucune accusation de trahison. Quant à sa femme, elle est sûrement l'une des citoyennes russes a avoir eu le moins de difficultés à quitter la Russie. Toutes ces coïncidences sont très bizarre. C'est à se demander si Oswald n'était pas en réalité en mission secrète pour le gouvernement américain.

On tente de retrouver deux témoins, Lee Bowers, qui affirmait avoir vu des hommes curieux se tenant derrière la clôture donna sur la rue où Kennedy a été abattu. Bowers est mort d'un accident d'automobile, seul, dans une route isolée du Texas. On tentait aussi de retrouver une pute qui vendait de la drogue pour un certain proxénète du nom de Jack Ruby qui avait été vu plusieurs fois avec Oswald. Elle a été retrouvé mort assassinée, sur le bord d'une route. Un danseuse de Ruby a confirmé avoir déjà vu son patron en compagnie d'Oswald et d'un autre homme qui avait de gros sourcils. Il a été établi plus tard qu'elle parlait de David Ferrie. Ensuite, ils rencontrent une témoin de l'assassinat prénommée Julia qui certifie à Garrisson que la copie de son interrogation était fausse et que la signature qui s'y trouvait n'était pas la sienne. Tout ça, pourtant, a été gobé par la Commission Warren.

L'équipe Garrisson a tenté de voir les rapports d'impôts d'Oswald. Le gouvernement leur ont refusé, prétextant que ce sont des documents classés.  C'était la première fois qu'une demande d'un tel document était refusé. On a ensuite tenté d'avoir le dossier du FBI concernant Oswald qui ont été présentés à la Commission Warren. 1 200 documents en tout. Le gouvernement refuse à nouveau, jouant la carte de la sécurité nationale, cette fois.

L'équipe de Garrisson observe une déclaration que Lee Harvey Oswald a faite lorsqu'il fut interrogé par le capitaine Fritz au quartier général de la police. Ce dernier lui demandait si c'était bien sur une photographie retrouvé dans le garage de l'amie de sa femme, en tenu de combat, tenant des tracts communistes. Oswald a affirmé que la photo était truquée. Trois mois après l'assassinat de Kennedy et du sien, la photographie en question paraissait en page couverture du magasine Life. Faire valoir Oswald comme communiste aidait bien à s'assurer que le pays le déteste profondément et qu'il jure qu'il est coupable.

Un des plus important enquêteur de l'équipe Garrisson arrive avec une nouvelle qui allait enfin ouvrir des portes à des accusations et peut-être pouvoir fracassé la Commission Warren. On a identifié qui était Clay Bertrand. En fait, Clay Bertrand est un nom d'emprunt qu'utilise Clay Leverne Shaw, un important industriel fort connu de la Nouvelle-Orléans. L'équipe Garrisson n'en revient tout simplement pas qu'un type aussi bien réputé puisse avoir un lien direct sur la mort de Kennedy. La source de cette information est demeurée secrète, mais il s'agirait d'une révélation vraisemblablement d'un certain Perry Russo.

L'arme d'Oswald, quand elle fut retrouvée, fut envoyé au FBI afin d'y faire prélever des empreintes. L'arme revient une semaine à Dallas avec un rapport dans lequel le FBI affirme ne pas avoir retrouvé d'empreintes. Cependant, la police de Dallas en retrouve une. On a pensé que quelqu'un ait pu aller à la morgue pour coller la paume de la main du cadavre de Oswald sur l'arme mais celui-ci a été enterré moins d'une semaine après son assassinat, le lendemain de celui du président.

Le FBI a fait faire un test de tir avec l'arme de Oswald par ses meilleurs tireurs d'élite. Aucun d'eux n'a réussi à égaliser la performance d' Oswald alors que ce dernier était considéré comme un tireur ordinaire chez les Marines. Selon la Commission Warren, Oswald a tiré trois coups de feu en 3.6 secondes avec une précision remarquable, sans prendre le temps de concentrer sa mire, avec une arme qui n'est même pas automatique. Entre chaque détonation, il faut compter un minimum de 2 secondes pour réarmer le Carcano de Oswald. De plus, la lunette d'approche de l'arme était défectueuse. 3 coups de feu en 3.6 secondes ?

Enfin, Jim Garrisson obtient une entrevue secrète avec Clay Shaw. On lui demande s'il connaît David Ferrie. Négatif. On lui demande s'il connaît Lee Harvey Oswald. Négatif. On lui demande s'il connaît Willie O'Keefe. Pour une troisième fois, Shaw répond à la négative. Garrisson, cependant, lui indique que ces trois personnes-là ont affirmé l'avoir rencontré. Il se défend en disant que la Nouvelle-Orléans fourmillent de fou et de jaloux. Lorsqu'on lui demande s'il connaît un certain Clay Bertrand, Shaw répond qu'il croit connaître quelqu'un de ce nom à la Chambre de commerce. Garrisson aborde un article d'un journal Italien qui indique qu'il été membre du conseil d'administration d'une entreprise montée par la CIA dans laquelle il y avait des transferts de fonds pour financer l'espionnage politique. L'entreprise a été bannie de l'Italie pour cette raison. Shaw répond être au courant de cette article et songeait à entreprendre des poursuites pour diffamation. Cette même compagnie aurait des liens avec une autre entreprise en Louisiane et servirait à approvisionner David Ferrie et ses cubains pour l'achat d'armes. Shaw se dit victime de jaloux car il est le fondateur de l'importante foire du commerce qui est un événement majeur et que des hommes d'affaires jaloux tentent de le discréditer. Quand finalement Garrisson lui demande s'il a déjà travaillé sous contrat avec la CIA, Shaw répond que non, que si c'était le cas, il ne serait pas en train de discuter avec lui. Shaw se dit aussi attristé du meurtre de Kennedy car il est un ardent défenseur de ce pays et que Kennedy ne voulait que la paix pour son pays. Garrisson était certain, après cette entrevue, qu'il détenait un organisateur du complot dans l'assassinat de Kennedy.

Immédiatement après cette entrevue, l'enquête de Garrisson éclate au grand jour dans tous les journaux du pays. Selon eux, Clay Shaw a avisé les médias mais en se citant au nom de David Ferrie comme informateur, ce qui allait provoquer une mise à prix de la tête de Ferrie. Paniqué, Ferrie prend contact avec Garrisson et est informé que l'information a probablement été lancé par Clay Shaw. Lorsque Garrisson a demandé à Ferrie de qui il avait peur exactement, Ferrie avoue qu'il a peur de tout, même de lui-même, mais ceux qui craignaient le plus, c'était la filière cubaine. Il a affirmé que la CIA ne rigole pas. Il a aussi admit avoir connu Oswald, contrairement à ce qu'il avait dit lors de sa première interrogatoire par Garrisson. C'est Ferrie lui-même qui avait entraîné Oswald. Ferrie a admit être dans la CIA et ne pas pouvoir en sortir, que ceux qui y sont, ce n'est plus Dieu qui décide s'ils restent en vie ou non, mais l'Agence. Il a indiqué aussi que Shaw, Oswald et les cubains y étaient aussi, même la police de Dallas jusqu'à Jack Ruby, un tenancier de boite de nuit et proxénète qui encaissait pour la pègre de Dallas qui revendait des armes à Castro. Ferrie dit ne pas savoir qui exactement a tiré sur le président mais que s'il en parle, il craint pour sa vie et recommande aussi à Garrisson et son équipe de bien faire attention, qu'ils pourraient bien les avoir eux aussi. Garrisson avait eu cette même avertissement de Dean Andrews et de Jack Martin, qui, lui aussi, avait affirmé que des armes étaient destinés à Castro.

Dès ces affirmations, il y avait discussion dans le bureau de Garrisson pour que David Ferrie soit protégé, même si Garrisson n'avait pas de budget pour cela. Mais avant même qu'on clos le sujet, l'un des enquêteurs trouve des micro dans le bureau du Procureur général de la Nouvelle-Orléans, ce qui indiquait que le gouvernement commençait peut-être à s'inquiéter. C'est alors que Lou Ivon annonce à son chef, Garrisson, que David Ferrie est mort.

Au domicile de Ferrie, on retrouve deux lettres de suicide lettres non signée de Ferrie qui pourtant, avait peur de mourir. Il n'y avait pas de traces de violence sur le corps de Ferrie. On apprend au même moment que le meilleur ami cubain de Ferrie a été retrouvé mort, dans sa voiture, poignardé, une balle en plein coeur et le crâne fendu en deux. La cause de Garrisson venait presque de tomber car il ne reste plus de témoins crédibles pour lui. Il ne peut pas se fier sur la crédibilité de O'Keefe, un homosexuel prostitué et Jack Martin, un ivrogne, entre autre, pour condamner un homme réputé et respecté comme Clay Shaw.  On trouve finalement un tube de proloïde dans le logement de Ferrie, un médicament sur ordonnance qui sert à stimuler le métabolisme alors que Ferrie était au contraire, en hypertension. Le médecin sur place dit que si un homme en hypertension prend du proloïde, c'est la mort à coup sûr, par crise cardiaque ou par anévrisme au cerveau, bien qu'il soit difficile d'en déceler des traces durant l'autopsie si on ne scrute pas la moelle épinière. Quand l'autopsie fut pratiquée sur le corps de Ferrie, on conclu qu'il est décédé d'un anévrisme au cerveau. Garrisson avait donc raison, il est inconcevable qu'un homme qui a peur de la mort laisse deux lettres de suicide sans les signer et se tue sans laissé de trace. Ferrie a donc été tué par quelqu'un.

Les aptitudes de Ferrie en matière d'aviation laisse croire que le niveau d'implication de Ferrie le jour de l'assassinat de Kennedy était d'aider les tireurs à fuir Dallas immédiatement après l'assassinat. Ferrie a été enterré avec les secrets, les réponses.

Peu de temps après, Garrisson est appelé à se rendre à Washington, qu'un informateur désirait le voir mais qu'il ne voulait pas se déplacer à la Nouvelle-Orléans. Les récents événements faisaient craindre de l'équipe qu'il s'agisse d'une façon d'attirer Garrisson pour le tuer mais celui-ci décida d'en courir le risque. C'est alors qu'il rencontre un ancien chef des opérations secrètes, des opérations "noires" qui n'a jamais voulu s'identifier. Ce qu'il s'apprêtait à confier à Garrisson était, jusqu'à ce jour, top secret.

Ce militaire était en Nouvelle-Zélande, sur la route du retour d'une mission au Pôle Sud, quand le président a été assassiné. À 19 heures, heure de Dallas, on accusait formellement Oswald d'avoir tué le policier Tippit, ce qui veut dire à 14 heures le lendemain, à l'heure de la Nouvelle-Zélande. Seulement, là-bas, les journaux racontaient qu'un certain Lee Harvey Oswald avait tué le président, on fournissait une biographie complète d'Oswald, des détails alors qu'à Dallas, on l'accusa du meurtre de Kennedy quelques heures plus tard. C'est alors qu'il s'est demandé ce qu'il faisait en Nouvelle-Zélande en train de remplir une mission que beaucoup aurait pu remplir à sa place quand sa véritable mission aurait été d'être à Dallas ce jour-là pour garantir une sécurité accrue au président puisqu'il se trouvait dans une région des États-Unis qui déjà lui était hostile.

Parce que s'il avait été là, même s'il a fait une journée merveilleuse à Dallas, il n'aurait jamais permis que la limousine se promène sans bulle anti-balles, surtout pas dans un endroit comme Dallas. Il aurait sans hésiter placé 200 hommes sur le terrain, il serait arrivé des jours à l'avance pour  étudier le parcours, vérifier les immeubles, il n'aurait jamais accepté toutes ces fenêtres vides et grandes ouvertes qui donnent sur la rue Dealey. Les tireurs d'élite auraient couvert le secteur et si jamais une fenêtre s'était ouverte, ils auraient bondi sur leur radio pour boucler l'immeuble. Ils auraient surveillé la foule, les paquets, les journaux roulés et les manteaux pliés sous le bras. Ils n'aurait jamais permis à un homme d'ouvrir un parapluie le long du parcours. Mais ce qui s'est passé ce jour-là a été une violation du code de protection les plus élémentaires. Ça sentait le complot.

4 minutes après qu'on ait tiré sur le président, tout le réseau de téléphone de Washington tombait en panne durant une heure pour éviter que des fausses histoires ne se répètent si le plan venait à échouer. Tout avait été pensé, il ne fallait pas que Kennedy s'en tire vivant. Personne ne peut mener un tel projet s'il n'a pas la participation des services pour lesquelles il travaillait et c'est là qu'il a fait un lien entre l'événement et sa soudaine mission au Pôle Sud. Ce chef des opérations secrètes en avait assez d'entendre parler du qui et du comment au sujet de l'assassinat. Il voulait entendre parler que du pourquoi. Quant au qui, est-il vraiment nécessaire de savoir qui a tiré sur le président et de quelle toiture ? Ou bien le qui ne serait-il pas de savoir qui a le plus profiter de cet assassinat et qui avait le pouvoir de tout dissimuler. Qui ? On voit bien qu'il visait directement Lyndon Johnson, le nouveau président.

En mars 1963, Kennedy annonce d'importantes coupures budgétaires qui touchaient particulièrement la CIA. De plus, ses intentions de vouloir terminer la guerre froide avec les russes, celle de ne plus vouloir envahir Cuba et se retirer du Vietnam mettait fin, s'il y arrivait, à une valse de plusieurs milliards de dollars.

Bell Hélicoptère, par exemple, fournissait l'armée durant la guerre du Vietnam où  3 000 appareils furent abattus. Bell était presqu'en faillite lorsque la First National Bank de Boston propose à la CIA de développer un type d'hélicoptère. Bell en aurait retiré le contrat.

Le 26 novembre, le lendemain des funérailles de Kennedy, Lyndon Johnson renverse les politiques de retrait du Vietnam avant la fin de 1965 mis en place par Kennedy et donne le feu vert aux activités secrètes de l'armée au Vietnam.

De retour chez lui, Garrisson constate que lui et sa famille font de plus en plus l'objet de menaces. Une campagne de discrétion sur lui-même s'amorce. Des gens qu'il avait fait condamné ont dit l'avoir vu promettre à Willie O'Keefe une libération en échange de son témoignage contre Clay Shaw et David Ferrie qu'il a vu en train de discuter de la façon de tuer Kennedy. Garrisson dit être en mesure de faire condamné Clay Shaw même si son nom ne figure dans aucune page des 26 volumes produits par la Commission Warren. Quant à Warren, il ne se disait pas inquiet, puisque Garrisson ne prouvera rien de plus que sa commission.

Garrisson était armé d'un autre argument solide juste avant de se présenter en cour, car il venait de faire arrêter Clay Shaw pour conspiration et complices avec d'autres personnes pour le meurtre du président américain John F Kennedy. Il obtient une copie d'un télex reçu par le bureau du FBI de la Nouvelle-Orléans, datée du 17 novembre 1963 dans laquelle un certain Lee Harvey Oswald avise qu'un groupe de paramilitaire révolutionnaire s'apprête à tuer le président lorsqu'il sera à Dallas, le 22 suivant. Garrisson a mit la main sur une copie de cette lettre qui lui a été remise par William Walter, le commit de service du soir au FBI de la Nouvelle-Orléans et pourtant, même si le télex avait été envoyé partout au pays, peu de temps après la mort de Kennedy, le télex a disparu de tous les dossiers de tous les bureaux du FBI au bureau car une telle preuve devenait trop lourde à porter.