Garrisson dépose sa preuve

Dépourvu de témoins importants, qui ont tous mystérieusement disparus comme on l'a vu dans l'enquête, la seule façon de démontrer la culpabilité de Clay Shaw dans le complot contre l'assassinat de John F Kennedy, c'était de démontrer hors de tout doute raisonnable qu'il y a eu plus de trois balles qui ont été tirés et par plus d'un tueur. Pour y arriver, Garrisson a du perquisitionner le film d'Abraham Zapruder que Time a acheté de Zapruder, mais enfermé dans le sous-sol de son immeuble, à New York.

Le procès de Shaw débute de 22 janvier 1968. Bien sûr, tous les témoins de Garrisson ont reconnu Clay Shaw, mais ils indiquaient qu'il était Clay Bertrand lorsqu'ils l'ont connu. Dean Andrews a comparu et dit ne pas connaître Clay Shaw, devant lui. Qu'il ne connaissait aucun Clay Shaw, seulement un Clay Bertrand et qu'il ne l'avait jamais vu en personne.

Quand le policier qui a interrogé Shaw a témoigné, le juge a soudainement fait évacuer le jury. Le policier a dit que Shaw avait admit avoir le nom d'emprunt de Clay Bertrand. Le juge n'a pas laissé le jury entendre l'information puisque Clay Shaw n'avait pas été en présence de son avocat durant cette interrogation de routine. Il déclarait donc le témoin irrecevable. Il demande donc qu'on laisse à nouveau entrer les jurés.

Ce fut maintenant au tour de l'avocat de la défense de questionner l'accusé. Clay Shaw a toujours répondu à la négatif quand on lui a demandé s'il connaissait Lee Harvey Oswald, David Ferrie, s'il avait déjà appelé Dean Andrews et s'il avait déjà utiliser le nom de Clay Bertrand.

C'est alors que Jim Garrisson débute le dépôt de sa preuve. D'abord, selon le film de Zapruder, et la théorie endossée par la Commission Warren, la première balle tirée a complètement raté la limousine et l'éclat de la balle a blessé un certain Teague qui se trouvait à l'embouchure d'un passage souterrain. Il reste donc deux balles. L'une d'entre elle a porté le coup mortel à la tête du président. Il ne reste plus qu'une balle. Une dernière balle qui doit justifier les 7 blessures sur les corps de Kennedy et du gouverneur Connelly. La célèbre balle qui fut nommé la balle magique.

Le gouvernement des États-Unis dit être en mesure de prouver cela par des expériences complexes dans un laboratoire de physique nucléaire. Mais le bon sens de chacun est qu'une seule balle ne peut pas avoir causé 7 blessures dans 2 corps différents et ressortir intacte, surtout après avoir brisé une côte et le poignet de Connelly. Il faut donc qu'il y ait obligatoirement eu au moins un autre coup de feu et donc, un deuxième tireur pour expliquer les changements de direction de la balle. Et s'il y a eu un deuxième tireur, il faut donc admettre qu'il y a eu complot à Dallas ce jour-là, dans lequel il sera démontré la culpabilité de Clay Shaw dans cette affaire.

À l'hôpital Parkland de Dallas, 26 professionnels de la santé ont affirmé avoir vu de leurs yeux la partie postérieure de la tête du président complètement arrachée, ce qui prouverait que la balle qui a occasionnée cette blessure de 7 cm de diamètre a été provoquée par la sortie de la balle, ainsi que celle qui a touché Kennedy à la gorge qui, par conséquent devaient provenir de l'avant de la limousine et non pas de l'entrepôt de livre derrière la limousine, là ou se trouvait Oswald. C'est ce que tous les médecins civils ont indiqués lorsqu'ils ont examinés la dépouille du président. Le corps est immédiatement transféré à Washington pour l'autopsie. Il semble qu'il existe une différence énorme entre une autopsie pratiquée par des médecins civils et une autre pratiquée par des médecins militaires sous ordres stricts. Et pendant qu'on ramenait Kennedy à Washington, la Maison-Blanche annonçait déjà dans l'avion qui ramenait le président, la culpabilité de Oswald quand la police de Dallas allaient l'accuser beaucoup plus tard.

Le choix par l'armée des trois médecins militaires désignés pour faire l'autopsie du président est très douteux puisqu 'aucun des trois n'avaient d'expériences en matière de blessures par armes à feu. C'est exactement cette autopsie qui a conclu que les 8 blessures des deux corps ont été faites par deux balles. 3 blessures pour Kennedy et 5 pour Connelly. L,une ayant causée les 7 blessures, tels qu'indiquées sur le croquis ci-haut, l'autre ayant frappé mortellement la tête du président. L'un des médecins affirmait durant le procès qu'il y avait des amiraux de l'armée dans la salle et que ceux-ci avaient donné l'ordre de ne rien dire à qui que ce soit, que l'autopsie était secrète. Quant aux notes d'autopsie, elles ont été immédiatement détruites.

Le nouveau président par intérim, Lyndon Johnson, ordonne que la limousine pleine d'indices et de preuves soit lavée et remise en service et fait envoyer l'habit de Connelly chez le nettoyeur.  L'équipe Garrisson s'est vu refusé l'accès aux documents d'autopsie et aux photographies de l'autopsie. Lorsqu'il parvient à avoir une injonction pour pouvoir examiner le cerveau du président aux archives nationales dans l'espoir de trouver de quelle direction provenait la balle qui l'a atteint à la tête, le gouvernement a répondu que le cerveau du président avait disparu.

Mais sur le terrain, que s'est-il passé ce jour-là ? À 12h15, il y a d'abord un homme qui fait une crise d'épilepsie et parti en ambulance mais s'est volatilisé puisqu' aucun hôpital de la ville ne l'a vu. Cette crise d'épilepsie a distait les policiers et a permit aux tireurs d'aller tranquillement se mettre en position.

Garrisson démontre la vraie version des faits non pas par des mots, mais des images puisqu'il explique le film de Zapruder, image par image. Le premier coup de feu retenti et rate la limousine. Sur les images, dès le premier coup de feu, Kennedy cesse de saluer la foule et Connelly tourne sa tête vers sa droite. La détonation est prise pour une pétarade d'une des motocyclettes de la police qui suivait le cortège. Le deuxième coup de feu touche Kennedy à la gorge puisqu'il porte ses mains à son coup. Le troisième coup de feu touche Kennedy encore une fois, puisque celui-ci se penche vers l'avant. Connelly n'est pas encore touché puisque que la main dont il a été blessé tenait encore son chapeau, ce qui aurait été impossible s'il avait été touché. La quatrième balle provenait de l'arrière puisqu'elle rate Kennedy mais touche Connelly dans le dos. C'est ce coup de feu qui prouve la présence d'un autre tireur. Une cinquième balle rate totalement la voiture et blesse superficiellement Teague qui se trouvait à l'embouchure du passage souterrain, plus loin devant la limousine. Puis, la sixième balle, la fatale, touche le président Kennedy à la tête puisque son corps est projeté par derrière et vers la gauche. Il fallait donc en déduire que la balle venait d'en avant, mais en billais, et surtout pas de l'entrepôt de livre où était Lee Harvey Oswald.

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Une pleine stratégie d'assassinat organisé par des services secrets. Une première balle tirée pour distraire les policiers qui vont s'embêter à en chercher la provenance, qui devait sans doute être du 6ième étage du dépôt de livre, là où devait se trouver Oswald. Puis, après la première balle sacrifiée, on pouvait passer aux choses sérieuses.

Alors bien sûr, après les coups de feu, la panique s'installe dans la rue. Les tueurs démontent rapidement leurs armes. Toutes, sauf "celle" d'Oswald. Un policier a couru vers la clôture ou il vit des hommes s'agiter. Lorsqu'il se présente, l'un d'eux lui présente une carte de la CIA, probablement fausse. Le policier ne s'éternise pas mais a regretté son coup par la suite parce que l'homme avait bien plus l'air d'un mécanicien qu'un agent du CIA puisqu'il avait les ongles sales mais sur le moment, le policier, sous adrénaline, ne pouvait pas y porter vraiment attention. Au total, la police de Dallas a procédé à 12 arrestations dans la foule, mais il n'existe aucun rapport de ces arrestations. On a trouvé et fait descendre un groupe de personnes qui se faisaient passer pour des clochards dans un des wagons du chemin de fer situé derrière la fameuse clôture. Mais le Dallas Times Herald avait donné à Garrisson des photographies jamais publiées de ces clochards pourtant bien rasés, les cheveux propres et bien peignés, bien vêtus et portant des souliers neufs. Il n'existe également aucune preuve de l'arrestation de ces soi-disant clochards. On ne sait pas exactement qui étaient ces hommes. Mais pendant ce temps-là, ou était notre Lee Harvey Oswald ?

Une secrétaire, Carolyn Arnold, qui passait devant la cafétéria du sixième étage pour aller voir le cortège présidentiel passer dit l'avoir aperçu dans la cafétéria où Oswald avait dit être allé boire une boisson gazeuse. Un concierge de l'immeuble dit avoir prit son déjeuner à la même fenêtre d'où les coups de feu ont été tirés mais il a quitté vers 12h15 et n'a jamais vu personne. Oswald a dit être ensuite descendu au deuxième étage pour se rendre à la cafétéria parce qu'il devait recevoir un téléphone là. Il n'a jamais eu d'appel. 90 secondes après la fin des coups de feu, un policier a dit avoir surpris Oswald dans la cafétéria du deuxième mais un responsable de l'immeuble a dit au policier qu'il était un employé.

Voici l'explication de la Commission Warren. Après avoir tiré trois balles en 6 secondes avec une arme semi-automatique de mauvaise qualité , Lee Harvey Oswald a laissé trois balles sur le plancher, a soigneusement nettoyé son arme de ses empreintes, est allé cacher l'arme à l'autre bout du local, a descendu en vitesse quatre étages par les escaliers en rencontrant les témoins Victoria Adams et Sandra Steels qui, elles, ne l'ont jamais vu. Puis, il serait sorti calme au deuxième étage de l'immeuble pour se rendre à la cafétéria. Baker a dit que Oswald ne semblait même pas être essoufflé. Tout ça en 90 secondes ?

Quand le responsable de l'immeuble a indiqué à Baker qu'il s'agissait d'un employé, le policier a continué de fouiller l'immeuble. En présumant qu'Oswald est le tueur, il était maintenant libre de s'échapper. Plus il s'attardait, plus il courait des risques. Pourtant, au lieu de s'enfuir, il s'achète une autre boisson gazeuse, marche tranquillement vers la sortie la plus éloignée de l'immeuble. Une fois à l'extérieur, Oswald a peut-être commencé à réaliser ce qui se passait. Le président tué malgré ses avertissements du 17 novembre, le coup de téléphone qu'il n'a jamais reçu. Il a commencé à se sentir le bouc-émissaire de tout ça, il commence à avoir peur. Il se dirige vers l'endroit où il logeait et y arrive à 13h. Il enfile un manteau et prend son revolver de calibre 38. Il quitte son logis à 13h04.

Le policier Tippit est abattu entre 13h10 et 13h15 à 1,5 km de l'endroit où logeait Oswald. Bien qu'aucune personne ne l'ait vu marcher ou courir dans la rue, le gouvernement affirme qu'il a bel et bien franchi cette distance, qu'il a parcouru à pied 1,5 km entre 6 et 11 minutes. Il aurait alors abattu Tippit pour changer de direction et se diriger au cinéma de Dallas, à 1 km de l'endroit, où il y est arrivé à 13h30. Domingo Benavides a vu le policier Tippit être assassiné et n'a pas voulu reconnaître Oswald comme son assassin. Il n'a jamais été appelé à identifier d'autres visages et n'a même pas eu à comparaître à la Commission Warren. À 12h44, seulement 14 minutes après l'attentat, la police de Dallas transmet une description d'un homme correspondant exactement au gabari de Lee Harvey Oswald.

Oswald semblait détendu et regardait des souliers dans un vitrine voisine du cinéma de Dallas. Le propriétaire du magasin de chaussure, un certain Brewer, trouve Oswald étrange et décide de le suivre. Oswald entre dans le cinéma de Dallas et bien qu'il ait 14 $ dans les poches, il n'achète pas le billet de 0,75 $. Brewer fait appelé  la police par le caissier du cinéma. Puisque Oswald s'est rendu au cinéma et n'a même pas payé son admission, c'est certainement parce que ça devait être le lieux de rendez-vous des acteurs de l'assassinat de Kennedy après le coup. Quelqu'un devait être au courant que Oswald devait se retrouver là-bas. Oswald n'a jamais rencontré qui que ce soit. Ni Ferrie, ni personne.

Pour répondre à l'appel du caissier du cinéma, une trentaine de policiers en auto-patrouilles se jète sur le cinéma. Le film est interrompu, les lumières du cinéma s'allument. Brewer indique Oswald, les policiers l'arrêtent, Oswald ne résiste pas à l'arrestation. À l'extérieur l'attendait déjà une foule impressionnante venue l'injurier. On a même pas expliqué à Oswald les raisons de son arrestation. Tout avait été décidé de Washington. Oswald ne s'imagine même pas toutes les forces qui se rangent contre lui.

Au quartier général de la police de Dallas, on l'enferme pour le meurtre de l'agent Tippit. Au cours de son long interrogatoire par le capitaine Fritz, on ne lui a jamais offert d'être assisté d'un avocat et aucun rapport de l'arrestation ni de l'interrogatoire n'existe. Fritz avait quand même 30 ans d'expérience dans la police pour oublier un détail si routinier. Le lendemain matin, les accusations de meurtre sur le président Kennedy tombe sur lui et tout le pays, entraîné par les médias, jure que Oswald est le coupable.

Lorsqu'on fit sortir Oswald de sa cellule au poste de police pour le ramener en interrogation, il y avait là, présent sur les lieux, Jack Ruby, propriétaire d'un club de nuit mafieux qui avait de bons contacts avec une bonne partie des policiers de Dallas qui fréquentaient son club. Oswlad était escorté par les policiers, amenés comme l'agneau du sacrifice et on dispose gentiment de sa personne. Jack Ruby le tue à bout portant avec un revolver, directement devant les caméras de télévisions qui diffusaient l'émission spéciale partout au pays.

Jack Ruby avait dit avoir abattu Oswald par douleur pour Jackie Kennedy, afin qu'elle n'ait pas à affronter le meurtrier de son mari lors du procès.

Lee Harvey Oswald est mort le 23 novembre 1963 à l'âge de 24 ans. Son prénom ne figure même pas sur sa plaque tombale, seulement son nom de famille. Il est bien évident que personne aux États-Unis ne va pleurer la mort d'Oswald, le peuple américain étant convaincu qu'il était le tueur fou et solitaire qu'on a voulu le faire passer.

Les années suivantes, un ami de la famille Kennedy, Martin Luther King est abattu à Atlanta par un autre assassin solitaire et déséquilibré. Le frère de John Kennedy, Bob, fut lui aussi victime d'un autre assassin fou, le 6 juin 1968 à Los Angeles, alors qu'il prononacait un discours vainqueur dans sa course à la chefferie du patie Démocrate en vue de se lancer dans la course présidentielle.

Aujourd'hui, 38 ans après l'assassinat, il est encore impossible d'avoir accès aux rayons X et aux documents sur l'assassinat de John F Kennedy. Le gouvernement se referme toujours sur la même raison: document classé top secret pour sécurité nationale. On croit que c'est parce qu'il y a encore des acteurs de l'assassinat qui sont toujours vivants. Le dossier sur la vérité sur toute l'histoire entourant la mort de Kennedy est pourtant sous scellé top secret jusqu'en 2029 et il faut s'attendre qu'en 2029 on reporte l'échéance si personne d'ici là ne découvre la vérité.

La conséquence immédiate de l'assassinat du président Kennedy est le renversement rapide de ses politiques de retrait du Vietnam. La guerre est la plus grosse entreprise des États-Unis avec un budget prodigieux de près de 100 milliards de dollars (en 1963). Le meurtre de Kennedy a été commandé par les plus hautes sphères du gouvernement et l'exécution a été confiée aux plus fanatiques de l'appareil secret des États-Unis dont Clay Shaw faisait parti, ainsi que plusieurs autres, comme nous l'avons vu. Ce fut une exécution publique camouflée par des fanatiques d'extrême droite qui font parti du CIA, du FBI, des services secrets jusqu'à la police de Dallas et Garrisson s'est même permis d'ajouter Lyndon Johnson, le président qui a remplacé Kennedy ainsi que J. Edgar Hoover, le directeur du FBI en 1963 pour complicité après les faits.

Aux États-Unis, le rôle de président est réduit à parler le plus possible de paix pour cette grande nation alors que de l'autre côté, il est devenu un représentant de commerce pour l'armée et ses fournisseurs en vue de vendre des armes à d'autres pays.

C'est de cette façon que Jim Garrisson complète sa preuve.